Pendant cinq années, les troupes du nord vont se battre contre les ex-soldats bourbonnais : ceux-ci, très peu à dire vrai, sont versés dans les troupes du nord, après avoir subi une rééducation ; les autres sont maintenus exilés, prisonniers, ou enfermés dans les forteresses alpines comme celle de Fenestrelle de sinistre réputation. Les autres se mêlent aux paysans qui n’ont pas obtenu les terres promises par Garibaldi, les grands propriétaires en étant finalement les principaux bénéficiaires. C’est alors qu’en dépit des règles de la nouvelle constitution du nord, des lois établies ou de la simple humanité, une traque sans merci tente de venir à bout de nombreuses bandes armées (d’où l’origine de ceux qu’on appelle i briganti) qui sévissent au sud de Naples, en Calabre puis en Sicile avec les diverses révoltes de 1862 ou de septembre 1866. Les populations se rebellent d’autant plus qu’un nouveau système d’imposition a été établi, ce qui n’existait pas sous la domination des Bourbons. De même, la levée des jeunes recrues enrôlées dans les troupes du nord pour quatre années devient obligatoire, et la confiscation des biens de l’Église est décidée, très mal vécue, comme cela a été le cas dans le Piémont dix ans auparavant. Il faudra cinq ans pour qu’une relative situation de paix se mette en place, non sans avoir massacré de part et d’autre rebelles ou soldats. L’auteur consacre plusieurs chapitres pour montrer les innombrables exactions subies, des villages entiers incendiés comme ceux de Pontelandolfo ou de Casalduni en Campanie, mais aussi dans bien d’autres endroits du sud. Des procès innombrables se tiennent, on emprisonne, on torture, on massacre sans fin…